Les entreprises en quête d’un nouveau souffle
En 2020, les conséquences ou l’impact socio-économique de la crise de la Covid-19 ont été sévères. Au début de l’année, la prévision de la croissance économique pour 2020 était de 5,5%. Et selon la dernière publication de la Banque Mondiale, elle devrait chuter à -4,2% et de -3,8% selon le ministère de l’Economie et des Finances, dans la LOLF 2021.
La gestion de la crise sanitaire a perturbé fortement la plupart des activités dans certains secteurs économiques. Il en est ainsi la diminution des heures de travail dans certains secteurs, la diminution du niveau de la production, la réduction du niveau de l’emploi, du revenu mais surtout du niveau de la consommation. Un ralentissement de l’économie nationale s’est observé en 2020 car le taux de croissance est estimé à – 3,8% selon l’Etat. Brusquement, la pandémie n’a fait qu’aggraver la vulnérabilité de cette économie. Le chamboulement au niveau international a provoqué un trouble chez les entreprises, les industries et le commerce international. En effet, les mesures sanitaires, le confinement, la baisse et l’interruption des activités, la pénurie d’offre domestique, la fermeture des frontières ont entrainé une perturbation économique. Le secteur de l’emploi, est parmi ceux qui ont été les plus touchés par cette crise sanitaire. Les grandes entreprises, les petites entreprises comme les moyennes sont confrontées à des chocs sans précédent et font face à d’innombrables défis. Malgré l’existence de la pandémie ainsi que les différentes mesures prises pour l’endiguer, certains secteurs n’ont jamais cessé de fonctionner, tels que les banques, les télécommunications, l’énergie et certaines catégories de transports.
D’une manière générale, la perte d’emplois est une réalité à cause de la récession et la réduction de toutes les activités des entreprises et des industrielles en particulier, notamment les PME. « D’un point de vue objectif, les PME restent les plus affectées par cette crise sanitaire, nous disposons d’un minimum de fonds de roulement, or les charges fixes sont beaucoup supérieures aux revenus. En effet, nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir des réserves comme celles des grandes industries », confie Olivia Rakotondrasoa, CEO de l’entreprise de transformation MORINGALA.
Situation critique
Après le déconfinement, tous les producteurs ont augmenté le prix de leurs produits afin de couvrir les pertes durant la période d’inactivité. En même temps, les PME luttent pour leurs survies à cause des problèmes cruciaux de la trésorerie. Un phénomène de resserrement des portefeuilles des ménages est constaté, principalement dans le secteur informel.
Dès lors, les entrepreneurs et les chefs d’entreprises attendent de l’Etat une cohérence entre les intentions, les décisions et les actions. « Un minimum de visibilité pour savoir où en est-on exactement, et où veut-on aller ? Du courage et de la fermeté. Enfin, et c’est le plus important, avoir du Bon sens à toutes épreuves, et ne pas être tenté de tuer ce qui leur rapporte de l’argent et de la stabilité, c’est à dire…les Entreprises » confirme Rivo Rakotondrasanjy, Président de l’Alliance pour l’Industrialisation Durable de Madagascar (AIDM).
Néanmoins, cette crise sanitaire et socio-économique, a permis à quelques jeunes entrepreneurs de relever le défi en s’activant dans la lutte contre le coronavirus. Ils ont franchi le cap, tout en sachant s’adapter aussi bien que mal à la situation. Pour ne citer que, Hanta Tiana Ranaivo Rajaonarisoa de Flore Aroma, CEO d’une entreprise verte, qui avait lancé «le gel hydroalcoolique pour tous». Pour Marie Christina Kolo, à la tête de Green N Kool, elle a produit un nouveau savon écologique, spécialement pour les personnes vulnérables au Coronavirus.
L’économie Post-Covid
Il est à noter que pendant la période d’urgence sanitaire, la production de certaines entreprises a chuté et donc de leurs volumes de ventes, voire même de leurs produits d’exportation, or le pays a continué à importer divers produits. Des sorties de devises étrangères sont ainsi constatées pendant ces temps de crise. Selon les dires de notre interlocuteur, Rivo Rakotondrasanjy, Président de l’AIDM, « il est clair que relancer les exportations par les produits de rentes, revalorisera l’Ariary». A cet effet, il faudrait mettre en place une structure économique capable de générer une croissance endogène. La relance du secteur réel constitue bien également une solution adéquate pour la relance économique. Plusieurs secteurs d’activités nécessitent d’être mis en avant afin d’augmenter la production locale pour assurer la demande. La relance du secteur monétaire est également à prendre en compte.
Mettre en place une politique volontariste serait beaucoup plus idéale. Cette crise peut se transformer en un profit pour restructurer fondamentalement notre économie et notre manière de faire. « Il faut prendre conscience que notre tissu économique est constitué essentiellement de Petites et moyennes entreprises et de Très petites entreprises» souligne Rivo Rakotondrasanjy. Ainsi, il serait beaucoup plus convenable de donner du temps aux PME et TPE pour qu’elles puissent retrouver le souffle en aménageant au maximum leurs obligations financières vis-à-vis de l’Etat en particulier, et pour qu’elles puissent également se repositionner sur le marché.
© Pixabay – Mitsinjo Alisoatiana